III
C’était dans le département du Cantal. Nous avions couru la poste nuit et jour depuis Bordeaux où M. le comte s’était arrêté pour affaires. Le soleil commençait à descendre quand nous nous trouvâmes en pleine montagne. Monsieur et madame s’extasiaient ; moi, je fus pris d’un sentiment de tristesse et de malaise qui devint bientôt de la terreur. Sans doute c’était beau, et, à présent que j’y suis habitué, je le sens très-bien ; mais au premier abord le vertige des hauteurs au-dessus et au-dessous de moi me troubla tellement que j’étais près de m’évanouir, lorsque l’on s’arrêta à un endroit terrible où la route tournait brusquement sur le bord d’un précipice.
À partir de là, pendant plusieurs lieues, il n’y avait plus qu’un chemin exécrable et véritablement dangereux jusqu’à Flamarande. M. le comte, qui y venait pour la première fois, avait pris des ren-