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XLI


Je partis pour Paris à la fin de septembre, chassé du Cantal par le froid qui devenait très-vif. J’aurais voulu emmener Ambroise à qui, en dépit ou peut-être à cause de mes défiances, je m’étais singulièrement attaché. Je lui représentais que j’étais en position de lui faire gagner sa vie, et que je ne comprenais pas sa retraite d’hiver dans la montagne, lui qui commençait à craindre les rhumatismes et à vouloir se soigner.

— Vous ne connaissez pas nos pays, me répondit-il : il n’y a que le vent qui soit un peu désagréable sur les hauteurs ; mais, quand vient la neige, nous ne souffrons plus du froid. Elle nous enferme dans nos baraques et nous garantit. Quelquefois elle couvre nos toits de plus d’un mètre d’épaisseur ; alors nous creusons des chemins couverts pour circuler d’un bâtiment à l’autre, et il y a des villages où on vit ainsi gaiement comme des cri-cri qui