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aucun rêve d’ambition. Il adorait la campagne, il faisait déjà des vers dans le goût champêtre de son temps. La seconde fille du fermier était jolie. Il en devint amoureux et demanda sa main.

Le père répondit que c’était grand honneur pour lui, si M. le duc y consentait.

Le chevalier consulta d’abord sa mère. Mademoiselle Verrières, qu’on appelait alors madame Rinteau, accueillit avec joie l’idée d’aller vivre à la campagne avec lui. Mais il fallait le consentement paternel. M. le duc écouta l’idylle du chevalier en souriant et lui défendit de songer jamais à cette billevesée. Peu après, il le nomma colonel du régiment de dragons qui lui appartenait. La mère fut joyeuse et fière, le jeune homme se crut en possession d’une carrière brillante. Mais Cerson et Le Bas veillaient, avides de le trouver en faute. L’occasion ne tarda pas à se présenter. Une dame de haut parage, maîtresse du prince, ayant rencontré dans le monde le jeune et beau colonel, l’invita à venir chez elle.

Il ignorait, paraît-il, l’intimité de son père avec cette personne. Il lui rend visite. Cerson, qui l’épiait sans cesse, avertit le duc. À peine