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plus loin, à Volvic et à Pontgibault, on trouve, après les beaux châtaigniers qui ombragent la route et les collines ; les grandes coulées de lave et les landes stériles, si l’on peut toutefois appeler stérile un terrain jonché de fleurs et de framboisiers sauvages, d’où bientôt l’on voit surgir comme par enchantement la base de cette chaîne de mamelons qui furent des volcans, et dont les lèvres noircies semblent prêtes à vomir encore ces torrents de lave qui ont fait un océan de pierres de la contrée environnante. C’est à Pontgibault qu’il faut aller voir ces vagues de laves grises, d’un aspect navrant, mais si étrange qu’on ne regrette pas le voyage. Les routes sont rapides mais excellentes, et l’on trouve à Riom de bons chevaux et de bonnes voitures. De là, on se rend à Clermont en un instant. La crainte de fatiguer mes enfants m’a fait prendre la nouvelle route. Toutefois, j’ai regretté l’ancienne, qui traversait la chaîne des Puys et longeait la base du Puy de Dôme. Je me souvenais d’avoir fait cette route à travers les nuages par un temps très-froid et dans une disposition par conséquent mélancolique ; mais, précisément au pied du Puy de Dôme, la brume