La nostalgie est pour beaucoup dans ce dégoût de l’avenir.
« Vois ! c’est le Tage,
Ont dit les matelots,
Un doux rivage
Enserre ses doux flots.
Ô fille de la lyre
Que ce beau lieu t’inspire. »
— Hélas ! je dis :
« Je rêve à mon pays ! »
Pourtant, cette âme brisée se ranime :
Ah ! j’avais ce long mal que rien ne peut décrire,
Ce besoin incessant des lieux où l’on n’est pas.
Et cet ennui fatal, je le cachais à tous,
Et ma bouche mourante essayait de sourire,
Et nul ne me disait : « Vous souffrez, qu’avez-vous ? »
Hélas ! pas un ami ! Mais au Dieu qui console
Et mon cœur pour bénir le Dieu de l’univers,
Et j’aime maintenant à laisser sur l’arène
Qu’il presse avec amour de ses flots azurés ;
De ces bords enchantés, gracieuse couronne,
Collines, sombres tours, temples, palais dorés,