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PIERROT.

Eh bien, voilà ce qui est plus mauvais que tout. Tu ne peux pas promettre ce que tu m’as promis.

PERRETTE.

Mais songe donc ! Pas de mariage sans ça. Au lieu que, avec du temps, en deux ou trois ans, nous serions quittes. Oui, je t’en réponds, avec mes œufs, mes fruits, mon laitage, je te jure que nous paierons les mille écus sans nous gêner. Mon père m’a dit que, si je voulais me charger de la dette, il me donnerait son plus beau pré avec la petite maison. Elle n’est pas grande, c’est vrai, mais tu bâtiras à côté une étable pour trois vaches, un appentis pour le cochon gras et les poules ; avec ça, nous aurons la maison à nous seuls. Elle n’est pas jolie, nous planterons une vigne, une belle vigne pour l’enguirlander, et des rosiers pour qu’il y sente bon… (Elle s’est approchée de Pierrot pour lui parler, et s’interrompt tout à coup en entendant remuer au-dessus.) Ah ! mon Dieu, voilà ton maître qui est levé ! Est-ce qu’il va venir ?

PIERROT.

Sans doute ! aussitôt éveillé, il crie la faim !