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PERRETTE.

En voilà assez. À l’idée de ces hardiesses-là, je sens pousser mes ongles pour le griffer.

PIERROT.

Bien ! Mais, si tu griffes, il sera furieux, parce que ça se verra, et il ne pourra pas faire croire que tu as été aimable avec lui. Donc, tu n’obtiendras rien, à moins de lui laisser prendre quelques baisers, et tu n’as pas ce droit-là. Tu es ma promise, et je te veux avec toute ta dot d’agréments et de primeurs. Tes mains, tes yeux, ton front, tes joues, tout cela est à moi et je n’en veux pas céder l’étrenne au patron, tu m’entends ? Je ne veux pas !

PERRETTE.

Et si je veux, moi, qu’est-ce que tu feras ?

PIERROT.

J’en mourrai de chagrin, et tu seras bien avancée !

PERRETTE.

Ne meurs pas et ne sois pas si simple. Comment peux-tu croire… ? Voyons, faut-il te jurer qu’il ne me touchera pas seulement le bout du doigt ? Je m’en tirerai par des promesses.