Page:Sand - Dernieres pages.djvu/191

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PERRETTE.

Dame ! il y a du vrai !

MADELON.

Mais toi, Perrette, tu es une honnête fille, tu ne voudrais pas… ?

PERRETTE.

Moi, je n’empoisonne pas mon lait ; mais quelquefois, dame ! il le faut bien, j’allonge la sauce avec de l’eau ; ça n’est pas malsain, on a tant de pratiques à contenter !

MADELON.

Mais ça ne les contente pas ! Monsieur dit que sa crème est du lait, et que son lait n’est que de l’eau. J’ai beau lui dire que c’est la faute des herbes du pays, qui sont fades, il ne se paie d’aucune raison. Voilà huit laitières que nous faisons ! Mais toi, Perrette, si tu voulais y mettre de la bonne foi, tu aurais la pratique.

PERRETTE.

Et je ne serais pas payée plus cher que les autres ?

MADELON.

Si fait ! j’y mettrais du mien pour contenter monsieur, sauf à me rattraper sur autre chose.