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(Haut.) Ma chère Cosima, je ne suis point seul. J’ai rencontré en chemin votre oncle le chanoine et les amis de votre mari qui venaient vous rendre visite. Je les ai devancés.

COSIMA.

En ce cas, mon ami, allez les recevoir ; je voudrais lire sans distraction la lettre d’Alvise. (Néri s’éloigne après avoir regardé Ordonio, qui ne le suit pas. — Cosima, s’adressant à Ordonio.) Allez aussi, Ordonio.

ORDONIO, ironiquement.

Il est donc bien jaloux ?

COSIMA.

Vous voulez donc me compromettre ?

ORDONIO.

Je ne veux pas vous brouiller avec lui !




Scène V

COSIMA, seule.

Dès qu’elle est seule, elle oublie la lettre et la laisse tomber en parlant. Mon Dieu ! il ne m’aime pas ! il ne m’estime pas, du moins. Comment peut-il croire que je le trompe ? Ah ! sans doute, puisqu’il me voit tromper mon mari, il peut se persuader qu’une trahison de plus ne me coûte pas davantage… Mais est-ce bien généreux à lui de me mépriser pour les fautes où il m’entraîne ?… Ah ! je suis bien humiliée !… Ah ! mon oncle !… Elle court vers le chanoine et se jette dans ses bras.




Scène VI

COSIMA, LE CHANOINE.
LE CHANOINE.

Eh bien, mon enfant, as-tu lu la lettre d’Alvise ? Quand nous revient-il ?