Non certes ! Tous les bruits qui ont couru sur la cause mystérieuse du procès d’Alvise n’ont pu porter atteinte à ta réputation. La vérité va être connue de tous, et l’innocence de ton mari proclame la tienne. Mais songe que désormais l’attention publique est éveillée… Bien des regards vont être fixés sur toi ! Le seigneur Ordonio est un homme de cour, un jeune homme… Dieu me préserve de croire que ma chère Cosima puisse tomber dans les pièges d’une séduction vulgaire ! Ton honneur, mon enfant, c’est la richesse, c’est la gloire d’Alvise !… Songe à la noble confiance avec laquelle cet homme généreux et pur a accepté les éclaircissements que le seigneur Ordonio est venu lui donner. Cette confiance qui lui fait honneur serait salie et raillée par la méchanceté des hommes, si jamais…
Mon Dieu ! Alvise aurait-il sujet de se repentir déjà ?… Mon père, aurait-il des soupçons ?
Non, ma fille, il n’en a conservé aucun. Ordonio s’est montré si empressé à le servir et si heureux de le voir sauvé, qu’à moins de le regarder comme le dernier des hommes,… il serait impossible de douter de lui. Alvise a été touché de sa noble conduite, et il va te le présenter sans doute…
À moi ? Oh ! mon Dieu ! comment oserai-je lui dire ?…
Scène IV
LE BARIGEL, MALAYOLTI, FARGANAC-GIO,
GONELLE.Signora, signora ! voilà notre maître… notre maître !… avec