rage. S’ils manquent de preuves pour le condamner, ils ont le pouvoir de le faire souffrir, et ils en useront… Les fers, une longue captivité, la question peut-être…
Comment, la question ? la torture ?… Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! Alvise n’est pas coupable !…
Les fers ! la torture ! Oh ! oui ! combien d’accusés sont sortis des cachots pour expirer au seuil de leur maison !… N’est-il donc aucun moyen de le sauver ?… Il se promène avec agitation.
Honneur conjugal, farouche préjugé ! tu engendres la férocité de l’époux, la honte de la femme, la ruine de la famille !… Quel est donc ce monde pervers et insensé, où l’opinion prescrit ce que les lois punissent !…
Écoutez !… Faites grâce au meurtrier… Alvise est innocent… Je suis seul coupable !
Vous ?…
C’est moi !… moi qui ai tué Ordonio Éliséi !
C’est toi, misérable !… Eh bien, que son sang retombe sur ta tête !
Son mari me l’avait confiée… Je vous remets ce dépôt sacré.
Où courez-vous, malheureux ?
Me livrer à la justice !