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dans un duel vers le milieu de la nuit, je ne veux pas qu’on me retienne ici plus qu’il ne faut.

LE DUC.

Vous songez à tout !… Allons ! accompagnez-moi jusqu’à la sortie des jardins. (Lui montrant une porte à droite.) Vous savez qu’il y a ici un boudoir assez joli ?

Ordonio s’incline en souriant. Ils sortent et ferment la porte en dehors.




Scène III

COSIMA, JACOPO.
Jacopo introduit Cosima par la porte de gauche. Cosima est fort pâle. Son voile est jeté en désordre sur ses épaules. Son regard est tantôt fixe, tantôt effaré. Sa voix est changée.
COSIMA.

Où me conduisez-vous ? Ce n’est point là la maison de votre maître ; ce n’est point ici que je suis venue dans la journée.

JACOPO.

Votre Seigneurie est dans une maison voisine du palais ducal, et appartenant aussi bien que l’autre au seigneur Ordonio. Votre Seigneurie m’a déjà l’ait l’honneur de m’interroger en chemin, et j’ai eu l’honneur de lui faire la même réponse.

COSIMA.

Ah ! je ne m’en souvenais pas. (Avec un frisson.) Mais cette maison-ci est-elle sûre ?…

JACOPO.

Encore plus que l’autre, madame.

COSIMA, lui donnant de l’argent.

Vous ne direz jamais rien contre moi, n’est-ce pas ? Quand même je mourrais bientôt, vous ne vous croiriez pas délié de votre silence ? Songez qu’il y a un Dieu !

JACOPO.

Soyez sans crainte, madame.

Il salue et se retire par où il est venu.