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Juliette[1], que sa fille était en bonne santé à Jersey ; a-t-elle reçu ?

Nous t’embrassons tous mille fois ; il y a longtemps que je n’ai rien reçu de toi. Mais, hier, j’ai reçu une lettre d’Harrisse, qui me dit que tu vas bien, et aussi Marchal. Nos tendresses à tous nos amis.

Quand se reverra-t-on !


DCCLXXIV

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À AIGLE (SUISSE)


Nohant, 30 décembre 1870.


Mon cher grand ami,

Je veux vous embrasser au jour de l’an, quand même ! Malgré tant de catastrophes, de douleurs et de fatalités qui ont fait de 70 une date effroyable dans l’histoire et dans nos existences ; je veux espérer encore et croire que nous serons moins malheureux en 71. D’ailleurs, l’affection fait toujours des vœux sincères qui ne prouvent pas leur efficacité, mais témoignent de leur fidèle sollicitude.

Vous me dites que votre consolation personnelle est d’être redevenu un libre citoyen ; je comprends cela, j’avais prévu qu’il en serait ainsi. Nous n’avons

  1. Madame Edmond Adam.