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affecté du tout. Mes petites-filles grandissent, l’aînée est de ta taille présent, bien qu’elle n’ait que dix ans et soit aussi enfant que son âge le veut. Elles sont bonnes et gentilles comme des anges, et je vis pour les aimer.

Je m’afflige de voir que, toi qui es encore jeune, tu ne guérisses pas, malgré le repos et la campagne.

Tous ici, nous t’embrassons et faisons de tendres vœux pour toi.

Nos bonnes amitiés à Sandrine.


CMLXVII

À M. LE DOCTEUR HENRI FAVRE, À PARIS


Nohant, 28 mai 1876.


Merci de votre bonne lettre, cher ami ! Je suivrai toutes vos prescriptions. Je veux ajouter à mon compte rendu d’hier la réponse à vos questions d’aujourd’hui. L’état général n’est pas détérioré, et, malgré l’âge (soixante et douze ans bientôt), je ne sens pas les atteintes de la sénilité.

Les jambes sont bonnes, la vue est meilleure qu’elle n’a été depuis vingt ans, le sommeil est calme, les mains sont aussi sûres et aussi adroites que dans la jeunesse. Quand je ne souffre pas de ces cruelles douleurs, il se produit un phénomène particulier, sans doute, à ce mal localisé : je me sens plus forte et