Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/329

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même plus de parti ni d’école proprement dits, je vois une angoisse où chacun va de l’avant pour son compte, sans savoir ce qu’il fait et sans se soucier ni du droit politique, ni du droit civil, ni, hélas ! du droit humain. Est-ce dans le délire qu’on peut se poser des questions si graves ?

À présent, si nous pouvons raisonner de sang-froid, occupons-nous, avant tout, de nous poser en nous-mêmes la question de droit humain : toutes les autres y viendront d’elles-mêmes. Eh bien, nous parlerons de cela à Nohant, où vous viendrez à confesse, la veille de Noël ; nos enfants comptent bien s’amuser et nous les y aiderons ; mais il y a temps pour tout, et, quand vous m’aurez dit les droits et les devoirs de l’homme (rien que ça !), je vous dirai ce que je ferais à votre place si j’étais vous. Je ne suis pas un juge, moi, je ne suis qu’un ami. Je ne sais rien de rien, qu’aimer et croire à un idéal. Sur ce, venez bientôt. On vous aime ici.

G. SAND.