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ici pour un homme ? Si tu ne veux pas venir quand nous sommes en gaieté et en fête, viens pendant qu’il fait doux et que je suis seule.

Toute la famille t’embrasse.


DCCCLXXX

AU MÊME


Nohant, 29 novembre 1872.


Tu me gâtes ! je n’osais pas t’envoyer ces romans, qui étaient sous bande à ton adresse depuis huit jours. Je craignais de te déranger d’un courant d’idées et de t’ennuyer. Tu as tout lâché pour lire Maurice d’abord, et puis moi. Nous aurions des remords si nous n’étions pas des égoïstes, bien contents d’avoir un lecteur qui en vaut dix mille ! Cela fait grand bien ; car, Maurice et moi, nous travaillons dans le désert, ne sachant jamais que l’un par l’autre si c’est réussi ou gâché, échangeant nos critiques, et n’ayant pas de rapports avec les jugeurs patentés.

Michel ne nous dit jamais qu’au bout d’un an ou deux si ça s’est vendu. Quant à Buloz, si c’est à lui que nous avons affaire, il nous déclare invariablement que c’est mauvais ou médiocre. Il n’y a que Charles-Edmond qui nous encourage en demandant de la copie. Nous écrivons sans préoccupation du public ;