Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette famille de philosophes et de chrétiens désabusés. Si j’ai le temps demain, je vous proposerai deux scènes dernières, vous réfléchirez et vous choisirez ; je parie qu’aux répétitions d’ailleurs, vous retomberez dans mon avis, comme, à la lecture approfondie, vous êtes retombé dans ma première notion du caractère de Moréali.

À vous de cœur, cher bon ami,

G. SAND.


DCCCLXX

AU MÊME


Nohant, 12 octobre 1872.


Voici le cinquième acte, refait tout entier et meilleur, je le reconnais et vous en remercie. Mais, à la fin, après mûre réflexion à moi toute seule, — personne ici ne connaît la pièce — impossible de laisser Émile absent, Moréali seul et abandonné pour mourir. Je veux bien qu’Émile soit dans la coulisse ; mais je veux qu’il ait fait acte de générosité, et soyez sûr que vous vous trompez sur l’opinion du public.

Moréali sera une victime de cette famille, si on ne sent pas la pitié s’étendre sur lui à la fin. Je voudrais même quelques mots de plus, je voudrais qu’il se ranimât au dernier moment pour tendre à Émile sa main