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Merci pour la lettre que vous me transmettez. Je répondrai. Vous souvenez-vous que vous me disiez de mettre Clémenceau en bon rançais, et qu’au bout de dix lignes, je vous ai dit qu’en devenant grammatical, vous perdriez tout ce qui fait votre mouvement et votre vérité d’allure. — Oui, la langue est pédante, lourde : c’est comme un habit d’un autre temps qui ne nous va plus. Hugo croit l’avoir renouvelée, il n’a trouvé que l’expression de son génie personnel ; mais il a plus compliqué qu’allégé le langage ; moi, je ne me sens pas le droit d’innover ; mais j’espère bien que cela se fera tout seul par la force des choses, et vous aurez beaucoup fait sans vous en douter.

Tendresses des miens à vous et aux vôtres.


DCCCXXXVI

À M. LE DIRECTEUR
DU JOURNAL DES AUTOGRAPHES, À PARIS[1]


Nohant, 13 décembre 1871.


Maladie nerveuse (alors l’écriture n’indique rien) ;
ou :

  1. George Sand s’était flattée de diagnostiquer le caractère et le tempérament de la première personne venue, au seul vu de l’écriture de cette même personne. Les rédacteurs du Journal des autographes, versés dans ce qu’on appelle « la science de la graphologie », lui proposèrent d’exercer sa puissance