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vais bien. Je lis avec émotion et ravissement vos belles pages, que j’ai toujours tant aimées[1] et qui sont plus belles que jamais. Je vous remercie de me les avoir envoyées ; car j’ai été naturellement privée de ce qui paraissait durant le blocus de Paris, et, depuis, on m’a retiré les journaux que je recevais d’habitude : mesure d’économie qui me chagrine bien, puisque je ne lis que longtemps après ce que vous écrivez.

Écrivez beaucoup ; nous voici dans un moment, peut-être bien passager, où ceux qui sentent le vrai ont le droit de le dire et où l’on écoute ceux qui n’ont point d’attaches avec les choses étroites de la politique. On ne fait pas grand bruit autour d’eux ; mais les bonnes paroles pénètrent là où elles doivent pénétrer et les vôtres sont de celles qu’on garde en soi après les avoir savourées.

À vous de cœur, et merci encore.

GEORGE SAND.


DCCCXXXIV

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 3 novembre 1871.


Cher ami,

Le roman s’appellera tout bonnement Nanon. Je l’ai lu (du moins, ce qu’il y a de fait, les deux tiers) à

  1. Le volume de Barbares et Bandits.