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public veut qu’on ne le scandalise pas ; de l’autre, il veut qu’on l’amuse, et il ne s’amuse précisément que de ce qui le scandalise. Il n’est pas facile à contenter. Il est immoral et hypocrite.

Je te remercie des détails que tu me donnes, tu es bien gentil de me tenir au courant de tout. Sans toi, je n’aurais que l’impression des critiques, qui ne sont jamais naïfs.

Te voilà donc plénipotentiaire entre les Buloz et moi ; s’ils veulent te prendre pour ambassadeur, accepte, je serai si contente de te voir.

Je t’embrasse et nous t’attendons.


DCCCXXXI

À M. ALFRED GABRIÉ, À MONACO


Nohant, 21 octobre 1871.


Monsieur,

Merci mille fois, mais ne me dédiez pas ces vers-là. Écrivez-moi sur un sujet littéraire, champêtre, tout ce qu’il vous plaira ; mais ne me posez pas une question de principes politiques.

Je hais le sang répandu et je ne veux plus de cette thèse : « Faisons le mal pour amener le bien ; tuons pour créer. » Non, non ; ma vieillesse proteste contre la tolérance où ma jeunesse a flotté. Les événements