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querait pour quitter le gîte. Aucune sagesse ne préserve des sinistres, des blés gelés, des impôts à payer et des misères à secourir. Nous ne nous plaignons de rien ; nous n’en avons pas le droit, puisque nous sommes encore des plus heureux ; mais nous ne bougeons pas et il nous faut travailler sans relâche.

Dites-moi donc vite où on peut se procurer la Lettre de Junius. Il ne suffit pas de dire aux lecteurs de la Revue : « Lisez-la ! » Il faut leur dire où ils la trouveront. Si Buloz avait de l’esprit, il vous demanderait de la publier, ce qui vaudrait mieux que tout. S’il avait cet esprit-là, y consentiriez-vous ? Vite un mot de réponse ! A-t-elle été très répandue et très lue en France ?

Nous vous embrassons bien tous. Lina, qui a reçu vos exemplaires et votre lettre, vous remercie de tout son cœur.

G. SAND.


Quelle belle occasion Hugo a perdue de se taire ! Les chercheurs de popularité, qui n’ont jamais aimé le peuple que pour avoir des ovations ou des votes, n’ont pas le courage de lui dire : « Aujourd’hui, mon bon ami, tu es infect ! » En ce moment, on jugera de la sincérité des républicains par leur blâme plus ou moins ferme de ces atrocités.

Mais que devient mon ami Paul Meurice ? Je ne sais ce qu’a fait et dit le Rappel, nous ne le recevons plus depuis le siège ; mais Meurice est un homme doux, aimant et humain : il est impossible qu’il ait des torts