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Qu’il juge de ce qui convient à sa Revue, à la bonne heure ; mais, quand il voit du danger à toute espèce de publication de ce roman, il s’exagère évidemment la chose, et, d’ailleurs, il n’est pas juge en dernier ressort ; et il faut qu’il te rende ton roman ou je lui dirai de me le renvoyer. Je l’ai donné à lire à Noël Parfait, qui saura bien nous dire s’il y a danger réel et complet. Buloz te dit d’attendre. Attendre quoi ? Ce n’est pas une solution, puisqu’il ne change pas d’avis. Au reste, ne t’en tourmente pas pour le moment. Je ne laisserai pas dormir cela ; je suis sûre que Buloz est très gentil pour nous, et son intention, quant au roman, est bonne et sincère.

Je te disais, dans mes autres lettres, que nous ne trouvions rien autour de nous qui pût réaliser ton désir d’un grand jardin avec maison, pour trente mille francs. Il faudra voir toi-même. Marchal explore Brunoy. Mais tout s’arrangera, quand vous serez ici, surtout si vous voyagez un peu pour gagner la fin de la saison. Je me porte bien ; il est à peu près décidé qu’on va jouer le Drac au Vaudeville : la nouvelle version, avec Jane Essler pour le Drac, Febvre pour Bernard, lequel Febvre est en grand progrès et grand succès. Je vous bige mille fois tout deux. Distrayez-vous, ne pensez à rien.

« Quand vous écrirez à Maurice, me dit Dumas fils, faites-lui mes amitiés ; il n’a pas besoin que je lui écrive pour savoir la part que je prends à son chagrin. »