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si j’ai des qualités et des vertus. J’ai beaucoup songé à ce qui est vrai, et, dans cette recherche, le sentiment du moi s’efface chaque jour davantage. Vous devez bien le savoir par vous-même. Si on fait le bien, on ne s’en loue pas soi-même, on trouve qu’on a été logique, voilà tout. Si on fait le mal, c’est qu’on n’a pas su qu’on le faisait. Mieux éclairé, on ne le ferait plus jamais. C’est à quoi tous devraient tendre. Je ne crois pas au mal, mais je crois à l’ignorance…

Sonnez la Cloche, cher ami ; étouffez les voix du mensonge, forcez les oreilles à écouter.

Vous avez fait de Napoléon III une biographie ravissante. On voudrait être déjà à cette sage et douce époque, où les fonctions seront des devoirs, et où l’ambition fera rire les honnêtes gens d’un bout du monde à l’autre.

À vous de cœur, bien tendrement et fraternellement.

G. SAND.


DCCVII

À M. MÉDÉRIC CHAROT, À COULOMMIERS


Nohant, 28 novembre 1869.


Je vous remercie, monsieur, de votre dédicace et de votre envoi. J’ai lu la pièce, elle est très jolie et