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sûr ; mais vous savez mieux que moi qu’elle ne peut supprimer ni l’un ni l’autre.

Pardon de mon griffonnage. Le temps me manque.

Recevez l’expression de mes sentiments.

G. SAND.


DCLXXV

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


Nohant, 31 juillet 1868.


Je t’écris à Croisset quand même, je doute que tu sois encore à Paris par cette chaleur de Tolède ; à moins que les ombrages de Fontainebleau ne t’aient gardé. Quelle jolie forêt, hein ? mais c’est surtout en hiver, sans feuilles, avec ses mousses fraîches, qu’elle a du chic. As-tu vu les sables d’Arbonne ? il y a là un petit Sahara qui doit être gentil à l’heure qu’il est.

Nous, nous sommes très heureux ici. Tous les jours, un bain dans un ruisseau toujours froid et ombragé ; le jour, quatre heures de travail ; le soir, récréation et vie de polichinelle. Il nous est venu un Roman comique en tournée, partie de la troupe de l’Odéon, dont plusieurs vieux amis, à qui nous avons donné à souper à la Châtre : deux nuits de suite avec toute leur bande, après la représentation ; chants et rires avec champagne frappé, jusqu’à trois heures du matin, au grand