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DCLXIV

À MADAME ARNOULD-PLESSY, À NICE


Golfe Jouan, 7 mars 1868.


Chère fille,

J’ai été deux fois chez vous tantôt. Je vous avais donné mon après-midi ; mais je n’étais pas libre du reste de la journée et le chemin de fer n’attend pas. Une grande consolation au chagrin de ne pas vous rencontrer, c’est de savoir que vous êtes bien ; un sommeil d’enfant, un appétit superbe, voilà ce que Henriette[1] m’a affirmé, et vous ne vous ennuyez pas du Midi. Tant mieux, restez-y le plus possible et vous nous reviendrez vaillante et en train de signer un nouveau bail avec la beauté, la jeunesse et le talent. Je pars rassurée, demain. Je suis ici depuis quinze jours et je retourne à ma petite Lina, que nous ne voulons pas laisser seule plus longtemps, bien qu’elle nous pousse à courir et à nous amuser. Mais, sans elle, ce n’est pas si facile que ça !

Adieu donc, mignonne, et au revoir à Paris ou à Nohant. Si vous avez un congé illimité, pourquoi ne viendriez-vous pas, après le mois de mai, y continuer

  1. Femme de chambre de madame Plessy.