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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Commença-t-elle comme une Jeanne d’Arc, par le patriotisme ? ou bien les sens et le cœur (soit l’un ou l’autre seulement) furent-ils si émus et si possédés par le roi, que l’enthousiasme prit naissance dans l’âme de cette femme, comme une révélation ? Honneur à l’amour, en ce cas ! Je sais peu l’histoire d’Agnès, je ne sais rien, absolument rien, en fait d’histoire, j’ai la mémoire d’une linotte ; mais, si vous la savez, ou si, ne la sachant plus bien, vous me la retrouvez, vous pourrez me dire : « C’est l’amour qui a révélé le patriotisme à Agnès ; » ou bien : « C’est le patriotisme qui lui a inspiré l’amour. »

Je me rappelle pourtant quatre jolis vers tourangeaux, autant vaut dire berrichons, sur la Saurette. C’est son nom, qui vient de sauret (en berrichon : sans oreilles) ; on dit encore, chez nous, un chien sauret (qui a les oreilles coupées). Voici les vers :

Gentille Agnès, plus de los tu mérites,
La cause étant de France recouvrer,
Que ce que peut dedans un cloître ouvrer
Close nonain, ou bien dévot ermite.

C’est là une digression. Revenons à notre histoire.

Marie Stuart ! vilaine et charmante dame sur laquelle nous aurons à moraliser. Et, dans l’antiquité, que de choses belles ou curieuses à mettre en ordre ou en relief !

Quelle sera votre part de travail, je l’ignore encore. Je me suis engagée sur l’honneur à tout rédiger. Vous