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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

honnête homme de la terre et qui n’a qu’un défaut, celui d’écrire des lettres trop longues. Ajoutez-y celui d’être dévoué avec enthousiasme à un gouvernement qui, à l’exemple de tant d’autres, ne récompense que les gens qu’il croit douteux, laissant de côté ceux dont il est sûr. Passe pour l’ingratitude, c’est la reine du monde sous tous les régimes ; mais la persécution envers les siens, c’est du luxe.

Tâchez de faire réparer cette injustice et de dédommager ce digne et excellent homme, qui a dépensé tout son petit avoir pour les pauvres de sa commune. Il est capable, archicapable d’être un excellent préfet, et personne n’entend mieux l’administration ; faites-en au moins un sous-préfet. Ce sera une bonne action, au point de vue du pouvoir. Il me dit qu’il vous a même écrit. Cette fois, de mon propre mouvement, et sans partialité pour lui, je le recommande à votre attention, à votre équité, et à cette bonté que je connais si bien.

À vous de cœur, vous le permettez toujours.

GEORGE SAND.

Je suis bien triste de la mort de madame de Girardin. C’est une grande perte pour tous, et pour ceux qui l’ont particulièrement connue.