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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

matin ; c’était dans un des plus beaux endroits de la terre, et il me semble que cette âme fraternelle est venue me parler là et chercher elle-même à me consoler de son départ. Combien de fois il m’avait parlé de la mort ! Il fut un temps où il partageait mes croyances en l’autre vie, et où, dans des heures de spleen, car il en avait dans son intarissable gaieté, il me disait et m’écrivait qu’il viendrait me parler dans le parfum de quelque fleur.

Vous m’apprenez que Fleury est venu au pays ; y est-il encore ? aurai-je la consolation de l’y trouver ? Je pars d’ici demain pour Gênes, de là tout de suite pour Marseille, et je pense être à Paris le 15 mai. Je n’y resterai que le temps de faire l’indispensable de mes affaires, et j’espère être chez nous le 20.

Au revoir donc, mes chers enfants bien-aimés. Je vous embrasse de cœur.


CCCXCII

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PARIS


Nohant, 12 juillet 1855.


Chère Altesse impériale,

On vient de destituer brutalement le maire de ma commune, M. Félix Aulard, aux bons vouloirs de qui vous avez bien voulu déjà vous intéresser. C’est le plus