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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


DXXIV

À M. ÉDOUARD CADOL, À PARIS


Nohant, 6 février 1863.


Cher enfant,

J’ai tenu conseil avec Lina et Maurice, et j’ai donné mon avis, qui a été écouté. Nous vous savons tous gré de votre bon cœur, qui voudrait pouvoir nous dédier à tous la comédie que nous avons tous bercée avec tendresse. Mais ni moi, ni Maurice, ni les autres, soyez-en sûr, ne doutons de votre bonne affection, et il s’agit pour nous, avant tout, de la pièce et de son succès. Ce n’est guère l’usage de dédier une pièce. N’attirez donc pas l’attention du gros public sur mon nom et sur rien qui rappelle Nohant.

Assez d’envieux diront dans les petits coins, si la pièce a du succès, que, puisqu’elle a été faite à Nohant, j’y ai mis la main.

Les directeurs de théâtre le diront aussi, croyant faire du bien à la pièce et se souciant fort peu de faire du mal à l’auteur.

Laissez cela se perdre dans les cancans de coulisses et croyez bien que le public de la troisième représentation n’en saura rien du tout. Inutile donc que les lecteurs en sachent davantage, et qu’une dédicace les y fasse penser.