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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


DXII

À M. ALEXANDRE DUMAS FILS, À PARIS


Nohant, 10 mars 1862.


Vous êtes un bon fils d’aimer votre maman et d’aimer ceux qui l’aiment. Certainement ça me fait plaisir qu’on vous dise du bien de moi, et qu’on en pense, quand c’est des gens de cœur et de mérite comme ceux dont vous me parlez. Est-ce que ce M. Rodrigues n’est pas le frère d’Olinde Rodrigues, que j’ai beaucoup connu, et qui était dans les bons Israélites avancés et d’assez belle force en philosophie progressiste ?

Je ne sais pas si vous avez remarqué qu’avec les juifs, il n’y a pas de milieu : quand ils se mêlent d’être généreux et bons, ils le sont plus que les croyants du Nouveau Testament. Je suis très touchée de ce mariage d’E. H… Voilà ce qui s’appelle faire du bien utile. Quand vous reverrez ces bienveillants lecteurs de George Sand, vous leur direz que des lecteurs comme eux me consolent de tant d’autres.

Moi, j’ai essayé, ces jours-ci, de devenir aussi un lecteur de ce pauvre romancier. Ça m’arrive tous les dix ou quinze ans de m’y remettre comme étude sincère et aussi désintéressée que s’il s’agissait d’un autre, puisque j’ai oublié jusqu’aux noms des person-