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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

vous est dévouée et qui vous prie de l’aimer. Voilà tout.

Une bonne poignée de main au cher père et à Baptistin, et bonne santé, bonne chance à vous tous !


DIV

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PARIS


Nohant, 7 janvier 1862.


Cher prince,

Nous avons été heureux plus que des rois de la bonne nouvelle annoncée dans les journaux, et nous avons passé toute la journée à faire des romans sur ce fils ou sur cette fille que le ciel vous promet. Venir de vous, et du grand Napoléon aussi, par conséquent, de l’héroïque Victor-Emmanuel et de sa fille, qu’on dit adorable, ce n’est pas une petite chance, et on ne peut pas être un esprit ni un cœur comme tout le monde. Pourvu que cet être-là ait une destinée assortie à sa valeur ! nous étions tous les trois à deviser en dînant, et nous nous sommes lâché du vin de Champagne pour boire à sa santé et à son destin, et nous avons dit toute sorte de choses que je ne veux pas vous redire dans une lettre, mais que vous devinez bien.