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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDXCI

À M. ALEXANDRE DUMAS FILS, À PARIS


Nohant, 11 août 1861.


Cher enfant,

Nous avons reçu des lettres pour vous, que Marchal vous expédie avec soin. Nous avons reçu aussi le Roi et la Reine. Nous ne pouvons pas jouer ça : nous manquons de costumes, de local surtout pour des gens de si haute volée. Nous vous renvoyons le manuscrit, pour que vous voyiez vous-même si ça pourrait aller à la Revue des deux mondes. Cela ne fait pas de doute pour moi, car c’est très joli. Mais peut-être aviez-vous raison de penser qu’il vaudrait mieux y débuter par quelque chose de plus important. La lettre de Buloz, qui était dans la mienne, sans enveloppe, et que j’ai lue, doit vous engager un peu ; car il y a de la bonne foi et du vrai dans ce qu’il vous dit. Je ne vois pas d’inconvénient à lui accorder la lecture de votre roman quand il sera fini. Il n’est pas homme à le critiquer, quand même il n’oserait pas le publier ; c’est-à-dire qu’on peut compter sur sa discrétion, d’autant plus qu’il a le désir de vous attirer et de se bien conduire avec vous.

Nohant est si grand depuis votre départ, que nous