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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Basque avec ces messieurs, bravant la tempête au bord de la mer, afin de voir déferler les grandes lames. Il a fait, bon gré mal gré, de la botanique et de l’entomologie. Il a appris une patience qui est aussi difficile qu’un problème de mathématiques. Il a mangé beaucoup de petits gâteaux et ne s’est point passionné pour les coquillages de nos rêves qui ne valent pas le diable. Il est toujours aussi charmant et aussi sympathique, et son arrivée a été une véritable joie pour nous tous.

Ma santé se remet. Le mistral a fait place à un temps plus doux ; encore quelques jours, et nous aurons, à ce qu’on nous assure, un temps délicieux. Je crois que Maurice compte accompagner Lucien et Boucoiran à Nîmes. Vous voyez qu’on n’est pas pressé de se quitter les uns les autres et qu’on se reconduit pour être plus longtemps ensemble.

Ce Boucoiran est l’ancien précepteur de Maurice ; c’est un cœur d’or et un homme du plus grand mérite, sachant énormément de choses ; Lucien est déjà avec lui comme avec un papa.

Combien nous sommes heureux de ce qui concerne le vrai papa ! nous nous en tourmentions, nous en parlions à toute heure ; mais je disais, moi : « Si le prince s’en charge, ça réussira, car je ne connais pas de meilleur ami. » J’espère que je le verrai lorsqu’il viendra, à Toulon où on travaille à son yacht. Si vous savez quelques jours d’avance l’époque de son départ, vous serez bien aimable de me l’écrire pour que je