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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

que les injures des cagots ? Merci encore, et à vous de cœur.

G. SAND.


CDLIII

À M. CHARLES DUVERNET, À NEVERS


Nohant, 7 janvier 1860.


Mon vieux ami,

Je te remercie d’avoir pensé à moi au nouvel an, et je t’envoie tous mes vœux et toutes nos tendresses. Nohant félicite Nevers des grâces, talents et vertus de monsieur ton petit-fils. C’est une grande consolation que ce petit être apporte, en venant au monde, à travers tant de peines qui vous ont frappé et que sa présence a le don d’alléger sans qu’il s’en doute, lui qui n’a eu que celle de naître pour faire des heureux. Dis à ma petite Berthe combien je me réjouis pour elle, et que je lui promets d’admirer avec enthousiasme jusqu’au moindre pet de son cher trésor ! Je vois aussi Eugénie en extase et Cyprien en idiotisme comme tu me les dépeins. J’attends la belle saison avec impatience pour me joindre à ce concert d’adorations.

Quels temps nous avons eus ! froid de Sibérie, neige, chaleur de mai, déluge, tempêtes à décorner les