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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

suite. Il a jeté, seulement en passant, un regard sur un beau pays, et on lui a dit qu’il y avait là les dix-huit vingtièmes des terres à concessionner. Que faut-il qu’il fasse pour mettre sa demande en règle ?

Peut-être un mot de Son Altesse impériale, qui ordonnerait purement et simplement un très bon choix aux autorités locales compétentes, suffirait-il pour abréger et lever la difficulté. On a dit à Patureau qu’aux environs de Sidi-bel-Abbès (et il faut peut-être que vous sachiez incidemment ce détail), une masse de colons espagnols écartaient à coups de couteau les colons français. Le renseignement paraissait sérieux. Patureau, qui n’est pas guerrier, a donc reculé devant la lutte ; c’est pourquoi il n’a pas persisté dans le désir d’être le voisin de mon neveu, l’ancien spahi, qui, lui, se moque des Espagnols comme des Arabes.

À cette demande de concession, je joins la demande du même Patureau au ministre, que Son Altesse a promis de vouloir bien appuyer, à l’effet d’un séjour de deux mois de notre exilé, dans sa famille. Si vous voulez bien la faire remettre à M. Hubaine[1], je crois que c’est lui qui est chargé de la faire tenir au ministre.

Il me reste à vous parler de l’affaire Sarlande, dont vous avez promis à Maurice et à moi de vouloir bien ne pas cesser de vous occuper. On m’écrit que le tracé du chemin de fer d’Alger à Blidah et Oran, soutenu

  1. Alors secrétaire du prince Napoléon.