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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

vous oublie, on pense à vous et on vous aime. Sol s’apprête à partir le 26, dit-elle ; elle est souffrante et je l’engage bien à attendre deux ou trois jours de plus. Je ne sais si elle m’écoutera.

Le printemps est splendide ici, cette année. La nature semble se rire de nos douleurs. Mais elle doit être encore plus belle là-bas. Vous ne me parlez pas de l’aspect des environs. Je pense bien que vous n’avez pas encore eu le temps de les parcourir ; mais, de la ville, on voit, je crois, le cadre des montagnes. Parlez-m’en et décrivez-le-moi un peu. J’ai tant d’envie d’aller vous rejoindre ! Mais je ne peux pas encore, et toute la campagne que je vais faire se bornera, pour le moment, à Gargilesse. Il n’y a rien de nouveau, que je sache, au pays ; l’épidémie quitte la ville et sévit à Saint-Martin.

Francœur est à Guelma, par Bone, province de Constantine, Algérie. C’est l’adresse qu’il me donne comme définitive. Il a trouvé de l’ouvrage tout de suite. Il est libre, dans la commune ; mais cette commune est, dit-il, grande comme tout le département de l’Indre. Le pays est admirable. Il paraît enthousiasmé de cette nature féconde, et résigné avec la force d’âme que lui donne son inaltérable douceur. Artem Plat est là aussi, et espère trouver de l’occupation comme médecin. Si vous leur écrivez, vous leur ferez grand plaisir.

Bonsoir, cher et bien-aimé enfant. Ne soyez plus inquiet.