Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

pays est toujours ravissant. Il est même plus beau en hiver, plus vaste et mieux dessiné. Les silhouettes d’arbres et de rochers ont plus de sérieux, le village est plus pittoresque, les petites cascades glacées sont très amusantes.

Nous avons vu la maison de Vergne[1], très amusante aussi, boîte à compartiments ; l’endroit est très joli. Je n’ai pas eu froid, je me porte bien, voilà. Le pays est abrité et doux. Les sommets sont sibériens, mais on n’y reste pas.

Bonsoir, mon fanfan ; dis-moi aussi ce que tu fais et ce que tu vois.


CDXXII

AU MÊME


Nohant, 15 janvier 1858.

J’ai oublié hier de te raconter le plus bel incident de notre voyage. Où étais-tu pour consigner cette scène dans nos archives de la charge ? Ça n’est pas drôle à raconter, et c’était si drôle à voir, que j’en ris encore en me le rappelant. Figure-toi qu’en sortant de Cluis, Sylvain veut allonger un coup de fouet à un gros cochon qui se trouvait sur le chemin ; la mèche du fouet s’enroule et se noue à la queue du cochon, qui veut se

  1. Le docteur Évariste Vergne, de Cluis.