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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

monde, ce n’est pas un plaidoyer pour la presse politique que je viens mettre aux pieds de Votre Majesté.

Ce n’est pas une requête au nom de l’écrivain, cause du fait ; c’est encore moins une réclamation en tant que collaboration littéraire à ce journal ; je ne me permettrais jamais d’entretenir Votre Majesté d’intérêts aussi minimes que les miens.

Mais le châtiment tombe sur des travailleurs étrangers au fait incriminé, et peut-être très dévoués, pour la plupart, à la main qui les frappe. J’ose donc dire à Votre Majesté que, la loi ayant été appliquée et l’autorité satisfaite, là pourraient commencer le rôle de la douceur et le bienfait de la clémence.

En faisant grâce, Leurs Majestés n’annuleraient pas l’effet politique et légal produit par la décision du pouvoir exécutif. Elles en effaceraient généreusement les conséquences funestes pour ceux-là seuls qui les subissent réellement, les employés et les ouvriers du journal, tous innocents à coup sûr.

Que Votre Majesté daigne agréer encore, avec l’expression de ma vive reconnaissance pour sa touchante bonté, celle des sentiments respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être, madame, de Votre Majesté, la très humble et très obéissante servante.

GEORGE SAND.