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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

n’attendrons pas, n’est-il pas vrai, la réapparition de la Presse ! Si vous en avez l’occasion, faites passer cet article ailleurs, le plus tôt que l’on pourra.


CDXVIII

À SA MAJESTÉ L’IMPÉRATRICE EUGÉNIE


Nohant, 9 décembre 1857.
Madame,

Votre Majesté accueillera toujours avec bonté, je le sais, tous le savent, l’idée de mettre le baume sur les blessures humaines et sociales. Une mesure de rigueur légale vient de frapper le journal la Presse, en décrétant sa suspension pour deux mois. Les financiers qui exploitent ces vastes entreprises ont peut-être le moyen d’en subir les accidents ; mais les gens de lettres, qui ne sont pas solidaires dans la rédaction, et surtout les mille ouvriers employés à la partie matérielle et que la suspension de leur travail quotidien jette en plein hiver sur le pavé, sont-ils coupables et doivent-ils être punis ?

Ils sont punis, cependant, pour un article où une grande partie des lecteurs n’avait vu que le conseil donné aux députés de prêter serment au gouvernement de l’empereur. Mais, quelle que soit la fatalité de l’éternel malentendu qui préside aux choses de ce