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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Si ce n’est pas indiscret de ma part de vous le demander, dites-le-moi ; mais, en me répondant ou ne me répondant pas sur ce point, ne me laissez pas ignorer ce qui vous intéresse personnellement et en quoi, par hasard, du fond de ma Thébaïde, je pourrais vous être utile. Ce serait une joie pour moi d’en trouver l’occasion pour la saisir aux cheveux, et je ne craindrais pas de la tirer bien fort, cette belle chevelure qui nous effleure souvent à notre insu, comme celle des comètes.

Pour ma part, je me chagrine un petit peu aussi ; car j’ai contribué, dans le passé, à la fatale somme des avertissements. La punition de la Daniella tombe à présent sur les reins de Bois-Doré, qui doivent être cassés par ce coup de massue. Le public oublie vite et ne se reprend guère d’amitié pour une chose interrompue.

Mais tout ça n’empêche pas que l’article de Peyrat ne soit bien, et je trouve la rigueur très maladroite en somme. Ne concluait-il pas pour le serment ? et la Presse ne va-t-elle pas retrouver des abonnés au lieu d’en perdre ?

Vous êtes bien l’obligeance personnifiée, d’avoir pensé à mes bouquins en dépit des ennuis, des inquiétudes et du mal de tête. Envoyez-moi des ouvrages que vous me citez, ceux que vous me croirez utiles, mon sujet donné. Il me faut une couleur locale de la Dalécarlie au XVIIIe siècle et une couleur historique de la cour, de la ville et de la campagne