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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

détails sur le caractère et la position de M. Milnes, M. de Lamennais lui en donnera d’excellents, et, s’il y avait lieu à l’appel en témoignage, je suis sûre qu’il le ferait de bon cœur. C’est un homme de vérité et de sincérité, quoique un peu sceptique. Au reste, sa lettre le peint tout entier.

Bonsoir, ami et frère. Toujours à toi.

GEORGE SAND.


CCLXXXVI

À M. EDMOND PLAUCHUT, À ANGOULÊME


Nohant, 24 septembre 1848.


Monsieur,

Je viens bien tard répondre à une lettre que vous m’avez écrite le 19 juillet dernier. Vous me l’aviez adressée à Paris, et, par un concours de circonstances trop long à vous expliquer ici, je ne l’ai reçue que depuis peu de jours avec un paquet d’autres lettres.

Vous me demandez si le socialisme combattait en juin à Paris. Je le crois, bien qu’aucun de mes amis, parmi les ouvriers, n’ait cru devoir prendre part à cette lutte effroyable. J’étais déjà ici à cette époque et je n’ai rien vu par moi-même : je ne puis donc juger que par induction. Je crois que le socialisme a dû combattre dans toutes ses nuances, parce qu’il y a de