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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

écrit de si belles lettres et qui voyage comme un homme. Rien de nouveau depuis ton départ. Maurice, Lambert et Manceau sont toujours ici ; nous allons prendre notre volée pour Paris dans peu de jours, je pense. Nous attendons qu’on nous dise que Mauprat est près de passer.

Il paraît que les répétitions vont bien et qu’on prépare des décors superbes. Mademoiselle Fernand jouera Edmée. Elle va jouer aussi Claudie, que l’on reprend à l’Odéon. On a repris le Champi avec de nouveaux acteurs. La petite Bérengère, que tu as vue ici, a joué très bien Mariette. Thiron est parti avec Rachel pour la Russie ; il fait partie de sa troupe. Peut-être le verras-tu à Varsovie. Buthiaud a débuté très bien à l’Odéon. Le Pressoir va toujours bien. Voilà toutes les nouvelles de théâtre nous concernant.

Moi, j’ai fait un roman, et une préface pour la nouvelle édition de Balzac. Voilà mon travail de ce mois-ci. Je me porte bien. Je travaille tous les jours à mon petit Trianon : je brouette des cailloux, j’arrache et je plante du lierre, je m’éreinte dans un jardin de poupée, et cela me fait dormir et manger on ne peut mieux. Nous avons eu des temps affreux ; mais, depuis quelques jours, il fait chaud comme en été, et nous avons été aujourd’hui nous promener au Magnier.

Madame Fleury est partie avec ses filles pour rejoindre son mari à Bruxelles. Le pauvre Planet s’en va, lui, tout à fait. Il se promène encore un peu, et il est venu me voir hier, avec sa femme et son beau-père.