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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCCXXXII

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Nohant, 6 juin 1851.


Mon enfant, je suis heureuse de l’amélioration de votre sort. Enfin, voilà du pain quotidien. C’est si cruel d’avoir du cœur, des bras, de l’âme, et de ne pouvoir les occuper pour nourrir ceux qu’on aime ! La manière dont vous avez été élu est charmante. C’est une vraie victoire.

J’étais à Paris quand cette lettre est arrivée ici ; je l’ai trouvée à mon retour. J’avais la grippe et une grosse fièvre que je traînais depuis quinze jours à Paris, n’ayant pas un instant pour me reposer. Votre seconde lettre me confirme votre satisfaction. Une bonne santé à vous trois ! avec cela, tout va donc bien de votre côté. J’ai retrouvé hier un petit imprimé de vous, intitulé Lieds. Je ne l’avais pas vu. On reçoit ici les lettres, journaux et imprimés, le matin. On m’apporte les lettres dans mon lit ; mais, les imprimés, sous prétexte de lire les journaux, mes jeunes gens les égarent ou les laissent traîner quelquefois, ce qui revient au même. Si bien que j’ai retrouvé le vôtre en fouillant dans une masse de rebuts où il n’aurait pas dû être. Il y a de charmantes