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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

peuple, mais que, grâce aux spéculations stupides et aristocratiques des éditeurs, les bourgeois seuls ont lus. C’est une grande affaire dont je confie le soin à Hetzel. S’en tirera-t-il, et m’en tirerais-je moi même ? À la garde de Dieu ! Je crois que c’était un devoir, le principal devoir de ma vie, et je le remplis à mes risques et périls.

Bonsoir, cher enfant ; je vous embrasse de cœur, ainsi que Désirée et Solange. Maurice vous embrasse aussi.

Borie est en Belgique et m’écrit souvent.


CCCXXIX

À M. EDMOND PLAUCHUT, À PARIS


Nohant, 11 avril 1851.


Votre lettre m’a beaucoup touchée, monsieur, et, dans le service que vous ont rendu les miennes, je vois quelque chose de providentiel entre Dieu, vous et moi. Je n’ai pas l’habitude de répondre à cette foule de lettres oiseuses et inutiles qu’on écrit à toutes les personnes un peu connues dans les arts, et auxquelles le temps et la raison ne permettent pas de donner une attention sérieuse. Mais la première que je reçus de vous me prouva, par sa modestie et sa sagesse, que je devais faire une de ces rares exceptions qu’on est heu-