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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

J’ai toujours vécu à Nohant de la vie de famille, presque sans relations avec le dehors, depuis que je ne vous ai vu. Maurice ne me quitte point ; c’est un bon fils, il vous aime et il vous embrasse tendrement.

Et vous, toujours calme, toujours tendre, toujours patient et sublime, vous pensez à nous quelquefois, n’est-ce pas, et vous nous aimez ? C’est une des consolations et la plus pure gloire de ma vie, ne l’oubliez pas, que l’amitié que je vous porte et que vous me rendez.

M. Pichon n’est pas seulement originaire du Berry, il est presque natif de mon village. Sa famille, qui est une famille de paysans, demeure porte à porte avec nous. Aucante va bien et vous aime.


CCCXIV

À JOSEPH MAZZINI, À LONDRES


Nohant, 25 septembre 1850.


Écrire aujourd’hui ? Non, je ne pourrais pas. Cette situation est nauséabonde et je ne saurais trouver un mot d’encouragement à donner aux hommes de mon temps. Je ne suis plus malade, cependant ; ma situation personnelle n’est point douloureuse et j’ai l’esprit calme, le cœur satisfait des affections qui m’entourent. Mais l’espérance ne m’est pas revenue et je ne suis