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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCXCVIII

À MAURICE SAND, À PARIS


Nohant, 12 juin 1849.


Ah ! mon cher enfant, tu devrais bien revenir ! Ce choléra m’épouvante, et tu as beau avoir payé ton tribut en douceur, tu respires un air empesté, et tu peux retomber malade. D’ailleurs, nous sommes toujours sous le coup d’un branle-bas général. Ces affaires d’Italie sont plus graves que tout ce qui s’est passé. Je ne vis pas tant que tu seras à Paris dans cette funeste saison. Dans toutes les lettres qu’on m’écrit de Paris, on me dit que je devrais te faire revenir, qu’il meurt douze cents personnes par jour, et cela sur documents officiels que le Moniteur et les journaux ne publient pas. Je ne sais pas te contrarier, ni rien exiger de toi, mais tu devrais bien toi-même mettre un terme à mes angoisses.

Qu’est-ce que le plaisir de voir l’Exposition au prix de ce que tu risques et me fais risquer ; car tu sais bien que ta vie est la mienne, et que je ne te survivrais pas.

Nous avons eu fort peu d’orages ; il paraît qu’il y en a eu un terrible à Paris. Il a dû pleuvoir des che-