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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Aucante, qui a vu votre sœur, ne me fait pas espérer qu’elle puisse venir me voir. J’en éprouve un vif regret. Dites-le-lui bien ; mais qu’elle me laisse l’espérance de la connaître dans des temps meilleurs, et viennent bientôt ces jours-là ! Je sais que c’est une femme d’un caractère admirable et qui vous aime comme vous devez être aimé. Je vous charge de l’embrasser pour moi, elle ne peut point refuser l’intermédiaire. Je vous charge aussi de me rappeler au souvenir du brave citoyen Albert, votre compagnon de malheur et de courage, et de lui serrer pour moi la main d’aussi bon cœur et avec autant de foi et d’espérance que je la lui ai serrée au Luxembourg.

Maurice vous embrasse tendrement, Borie aussi. J’ai reçu de Paris ce matin une longue lettre de Marc Dufraisse, qui m’avait promis de me rendre bon compte de vous et qui m’en donne douze pages. Vous voyez si nous nous occupons de vous.

Adieu encore, ami. Faites que je puisse vous écrire quelquefois. Je ne vous recommande pas le courage, vous n’en avez que trop pour ce qui vous concerne. Rappelez-vous seulement que je vous aime du meilleur de mon âme.

GEORGE.