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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

cherché. Il a été grand : mais, s’il n’eût été que médiocre, vous vous en seriez contenté avec cette aimable insouciance dont je fais tant de cas. Savez-vous ce que je prise au-dessus de tout le génie de l’univers ? c’est la bonté et la simplicité. Mon ambition désormais est de devenir bon enfant ; ce n’est pas facile et c’est bien rare.

Merci de vos bons conseils et de l’intérêt que vous me témoignez si chaleureusement. Je voudrais avoir assez de valeur pour mériter votre zèle ; mais je suis certaine d’avoir assez de cœur pour reconnaître votre amitié.


CLXIV

À M. L’ABBÉ DE LAMENNAIS


Nohant, 28 février 1837.


Monsieur et excellent ami,

Vous m’avez entraînée, sans le savoir, sur un terrain difficile à tenir. En commençant ces Lettres à Marcie. Je me promettais de me renfermer dans un cadre moins sérieux que celui où je me trouve aujourd’hui, malgré moi, poussée par l’invincible vouloir de mes pauvres réflexions. J’en suis effrayée ; car, dans le peu d’heures que j’ai eu le bonheur de passer à vous écouter, avec le respect et la vénération dont mon cœur est rempli pour vous, je n’ai jamais