Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 2.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

tionner sur le personnel de vos saint-simoniens. Que croient-ils ? Que pensent-ils ? Que veulent-ils ?

Autant que j’en ai pu juger par Vinçard, ce sont des républicains à l’eau de rose, des gens de bien, mais beaucoup trop doux, trop évangéliques et trop patients. Les éléments de l’avenir seraient une race de prolétaires farouches, orgueilleux, prêts à reprendre par la force tous les droits de l’homme.

Mais où est cette race ? On la séduit d’un côté par une apparence de bien-être, de l’autre par des maximes de prétendue civilisation dont elle sera dupe. Pauvre peuple !

Si vous voyez Vinçard, dites-lui que j’espère dîner avec lui, à mon premier voyage à Paris. Il est vrai que je ne sais pas quand j’irai. Je vous attends toujours à la mi-novembre. Mettez-moi de côté, je vous prie, quelques exemplaires de ce portrait. Je souscris pour une vingtaine. Envoyez-m’en un dans une lettre, que je voie ce que cela produit sur le papier.

Dites-moi ce que devient Buloz. Est-il enfin l’époux d’une jeune et belle fille ? La fin de son mariage m’importe beaucoup pour mes affaires. Répondez-moi. Adieu, cher ami ; rappelez-moi au bon souvenir de madame Mathieu et de votre gentille sœur.

Tout à vous de cœur.