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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Adieu, mes enfants. Si vous ne venez pas tout de suite à Paris, écrivez-moi chez Didier, rue du Regard, 6. J’y serai du 20 au 25.

Aimez-vous un peu le solitaire marchand de cochons ? Il vous aime de toute son âme et vous bige mille fois.


CLVIII

À M. DUDEVANT, À PARIS


Paris, novembre 1836.


L’état de Maurice me tourmente beaucoup. Je ne le lui dis pas, mais je crains qu’il n’ait une maladie de langueur. Il ne dort que d’un sommeil léger et entrecoupé de rêves. Ce n’est pas là le sommeil de son âge. Il ne souffre pas ; mais les deux médecins qui le voient, celui du collège et celui qui vient ici tous les jours, comme ami, lui trouvent les mêmes symptômes d’excitation nerveuse et d’agitation au cœur.

Je ne sais comment faire pour partir. J’ai besoin d’être à Nohant ; mais, dès que je parle de mon départ, il fond en larmes et la fièvre le prend. Je l’ai tant raisonné, qu’il se soumet à tout ce que j’exige. Il ne dit rien ; mais il est malade. Venez à mon secours, je vous en supplie. Parlez-lui avec tendresse et douceur. Cet enfant chérit également ses parents ; mais il est